Author: AnYl4Psd
Rencontre autour de la problématique des déchets plastiques
Selon la présidente du Refede-Mali, Mme Sissoko Goundo Kouyaté citant un Communiqué de presse, il y’ a quelques semaines, IPEN (réseau international d’élimination des polluants) , un réseau mondial qui travaille pour un monde plus sain où les personnes et l’environnement ne sont plus lésés par la production, l’utilisation et l’élimination de produits chimiques toxiques, lance la campagne internationale de plaidoyer pour réduire les pollutions liées aux plastiques et résoudre le problème des produits chimiques contenus dans les jouets pour enfants.
A l’en croire, les efforts politiques et l’attention des médias et des organisations de la société civile sur les plastiques se concentrent aujourd’hui principalement sur le commerce des déchets, les déchets visibles dans les océans et la responsabilité des consommateurs. Cependant aux dires de la présidente, chaque étape du cycle de vie du plastique implique des produits chimiques toxiques, qui menacent la santé humaine, l’environnement, la biodiversité et le climat. À chaque étape du cycle de vie des plastiques, IPEN a une présence de campagne travaillant sur la réduction de la pollution, la substitution et l’élimination des produits chimiques les plus toxiques, la gestion des déchets, l’incinération et la justice environnementale.
Une large gamme de produits chimiques est intentionnellement ajoutée pendant la fabrication et le traitement de la matière plastique et dans le produit final pour conférer certaines propriétés. Ces additifs sont destinés à rester dans le produit final, mais le produit final peut également contenir une gamme de substances inconnues, non intentionnellement ajoutées (NIAS) qui restent du processus de production. Une étude récente a montré que les substances connues et inconnues peuvent constituer un grave danger pour la santé dans certains types de plastiques « Les additifs courants incluent les plastifiants tels que les phtalates qui sont ajoutés pour rendre le plastique plus doux et plus flexible, les extincteurs de flamme tels que les éthers diphényliquespolybromés (PBDE), les pigments tels que les chromates de plomb et bien d’autres. Il n’existe aucun catalogue systématique des produits chimiques utilisés dans la fabrication des plastiques; cependant, le nombre varie dans l’ordre de grandeur de milliers. Beaucoup de ces additifs chimiques sont particulièrement nocifs pour les enfants car ils
Interfèrent avec leur développement » ; estime-elle.
Les additifs selon un document exhibé, ne sont généralement contenus que dans le plastique et sont facilement libérés, générant de nombreuses voies d’exposition différentes. Les produits chimiques contenus dans les plastiques peuvent migrer des produits plastiques vers la poussière domestique ou même vers les aliments et les boissons, ce qui entraîne une exposition par inhalation et ingestion. La mise en bouche de produits en plastique constitue des voies d’exposition directes à travers la salive dans la bouche, et la manipulation des recettes recouvertes de BPA provoque une exposition par absorption par la peau.
Au Mali, il existe des usines qui produisent des produits plastiques (seaux, tasses en plastiques baignoires, chaussures, poubelles, pelles plastiques, savonnières, pots, bacs etc. Ces usines produisent des produits pour enfants comme les kits d’entretien des enfants (baignoire, seau, savonnière, éponge) ballon Cependant, il est important de mentionner qu’il existe des règlementations au Mali: l’article 15 de la constitution du 25 Février 1992 stipule que:«toute personne a droit à un environnement sain.
La loi interdisant la production, l’importation, la commercialisation des sachets plastiques non biodégradable. La Loi n° 01 – 020 / du 30 mai 2001relative aux pollutions et nuisances, dans son article 36 stipule que toute personne intervenant dans l’importation, la production et la distribution des substances chimiques doit se munir d’une autorisation délivrée par les ministres chargés de l’environnement, de la santé, de l’agriculture et des industries.
Tout détenteur de substance chimique doit prouver la qualité de son produit par la présentation d’un certificat d’analyse délivré par un laboratoire agréé.
En cas de doute sur la qualité du produit, l’administration compétente procède à des analyses de contre-expertise. Les frais d’analyse sont à la charge du détenteur. Par conséquent, les produits plastiques étant considérés comme des produits chimiques doivent se plier à cette exigence
Selon elle, le décret N°01 -394/P-RM du 6 septembre 2001 qui fixe la liste des produits dangereux, stipule : en son article 8: Tout producteur et tout distributeur qui commercialise ou utilise dans ses activités professionnelles des matières plastiques ou autres emballages non biodégradables et toute personne responsable de leur première mise sur le marché, au cas où le producteur et le distributeur sont inconnus, est tenu de procéder à la reprise de ses matières plastiques et emballages utilisés en vue de les recycler.
L’article 11, également, que tout producteur de matières plastiques est tenu d’apposer son label sur celles-ci et de communiquer régulièrement les quantités produites et autres caractéristiques physico-chimiques à l’Administration compétente avant leur livraison sur le marché.
Entre autres Mise en œuvre du projet« Au regard de tout ce qui précède, l’ONG AVPIP et son partenaire IPEN se sont donné la main dans le cadre d’une campagne internationale pour réduire les pollutions liées aux plastiques, afin de résoudre le problème des produits chimiques dans les jouets pour enfants », rappelle la présidente et de poursuivre que « le projet s’est concentré sur deux types communs d’additifs plastiques: le bisphénol A, un produit chimique perturbateur endocrinien bien connu; et les métaux lourds tels que le plomb, le chrome, le cadmium et l’antimoine qui sont susceptibles d’être contenus dans les jouets des enfants.
Les activités réalisées selon elle, concernent, l’identification des points de vente des jouets Ciblage des jouets qui correspondent aux termes de référence (couleur, nombre de jouets Achat des jouets, étiquetage, emballage et l’expédition au laboratoire.
Les résultats de laboratoire ont donné les résultats suivants : Méthode: Chaque échantillon a été criblé avec un appareil XRF portable pour les métaux toxiques. Chaque mesure a été répétée deux fois et le niveau moyen calculé. Pour les échantillons de plusieurs couleurs, les pièces de différentes couleurs ont été scannées. Si les niveaux de métaux toxiques dépassaient les limites de sécurité fixées pour les produits de consommation, ces échantillons étaient enregistrés comme un «échec».
Il convient de noter que le dépistage XRF n’est dans ce cas utilisé que comme un indicateur pour les niveaux de métaux toxiques. Cela signifie que les niveaux ne sont que des estimations approximatives et que des analyses de laboratoire supplémentaires seraient nécessaires pour mesurer les niveaux exacts.
Résultats : 6 sur un total de 17 échantillons contenaient des niveaux de métaux toxiques suffisamment élevés pour déclencher un «échec» de la mesure XRF.
Source possible de métaux toxiques détectés: 3 des échantillons contenaient du brome et n’étaient pas des plastiques PVC (comme le montre la faible teneur en chlore).
Cela indique que des plastiques recyclés contenant des ignifuges bromés ont été utilisés dans la fabrication de ces produits
Les niveaux comparativement faibles de plomb et de cadmium dans les 3 échantillons restants indiquent qu’il s’agit d’une contamination. Une possibilité est que ces produits ont été fabriqués avec une certaine quantité de plastique recyclé contenant des niveaux plus élevés de plomb et de cadmium.
Comme notre finale, il est bon que seuls 6 échantillons sur 17 contiennent des indications de niveaux préoccupants de métaux toxiques et que les niveaux de plomb et de cadmium étaient encore suffisamment bas pour indiquer un certain type de contamination plutôt que des additifs intentionnels. Le plastique recyclé contenant des ignifuges bromés ne doit pas être utilisé dans les produits pour enfants.
Selon la présidente de l’ONG AVPIP, dans ses recommandations formulées, le Mali doit: prendre des dispositions urgentes pour l’application de la loi interdisant la production, l’importation, la commercialisation des sachets plastiques non-biodégradable
Légiférer pour interdire le bisphénol et les métaux lourds dans la production des produits plastiques, en mettant l’accent sur les produits des enfants.
Légiférer pour interdire l’importation, commercialisation, le stockage, la distribution des produits plastiques contenant le bisphénol et les métaux lourds en mettant l’accent sur les produits des enfants la prise de mesures règlementaires interdisant les produits chimiques toxiques dans les produits plastiques spécifiquement les produits des enfants à travers des actions de plaidoyer/lobbying. La sensibilisation des populations pour qu’elles prennent conscience des dangers auxquels ils exposent leur vie et celle des enfants.
En conclusion, les résultats des analyses nous montrent que ce sont les plastiques recyclés qui contiennent des produits toxiques, par conséquent ne doivent pas être utilisés pour la fabrication de jouets des enfants ou tous autres objets en plastiques pouvant être en contact avec les enfants.
« Des études plus poussées doivent être réalisées pour démontrer l’impact des produits chimiques contenus dans les jouets des enfants Il nous revient en tant que organisations de la société civile et hommes de presse de continuer cette campagne d’information de sensibilisation et de plaidoyer pour inciter le Gouvernement du Mali à prendre conscience de la situation et prendre des mesures adéquates en conséquence pour protéger la santé des tous petits et leurs mamans comme stipuler dans les recommandations », conclut la président du REFEDE-Mali.
B.D.S
Forêt : Le commerce illicite du bois rouge se porte bien à Kalemie (Tanganyika)
« Nous nous demandons si l’exploitation du bois rouge qui se passe dans la province du Tanganyika à Kalemie est une autorisation ou la complicité de Kinshasa ? », s’interrogent les acteurs de la SOCEARUCO.
A en croire ces acteurs, des cargaisons du bois rouge sont embarquées chaque jour par les transporteurs tanzaniens actuellement présents à Kalemie. Ces transporteurs opèrent librement sous la surveillance de l’homme d’affaires Checheni.
« Les bois rouges entreposés au port de Kalemie sont embarqués vers la Tanzanie avant de prendre la direction de la Chine. Est-ce une complicité des autorités provinciales et nationales sur ce crime environnemental ? Que pense la vice-premier ministre de l’Environnement et développement durable, Eve Bazaiba face à cette pratique qui dénature son image face à la fraude et au trafic illégal des ressources naturelles de la RDC ? », s’indigne notre source.
Depuis son avènement à la tête de la province, l’ancien gouverneur Zoe Kabila avait pris une décision interdisant l’exploitation du bois rouge dans cette partie du territoire national. Aujourd’hui, le marché illicite de ce bois se porte très bien. Il est alimenté par des exploitants chinois et congolais, sous la bénédiction des certaines autorités civiles et militaires.
La SOCEARUCO déplore cependant le silence de l’Interpol et de services de la vice primature de l’Environnement de la République démocratique du Congo, face à ce qu’elle qualifie de crime environnemental.
Alfredo Prince Ntumba
Supply Chain Decarbonization: What Corporations Must Consider
New research published earlier this year shows how tackling supply chain emissions can be a game-changer in the worldwide battle against climate change. Net-Zero Challenge: The Supply Chain Opportunity from the World Economic Forum and the Boston Consulting Group looks at the top eight worldwide supply chains that produce more than 50% of global greenhouse (GHG) emissions. They find that several corporations can multiply their climate impact by focusing on supply chain decarbonization.
On the other hand, even leading corporations struggle to set clear goals and standards for their suppliers and get the data they need.
How best can corporations build a meaningful pathway to deep decarbonization within their supply chains?
In this article, the GHG emissions management experts at SINAI explain what corporations should consider when getting to grips with supply chain emissions. We present practical and scalable ways in which corporations can achieve deep decarbonization, from setting a carbon baseline to automating data collection throughout your corporation’s supply chain.
Slowing down climate change
The Paris agreement is a legally binding global treaty on climate change aiming to slow down climate change. Unfortunately, current pledges do not go far enough. Many agree that to hit the targets set, deep decarbonization is needed, particularly in global supply chains across a variety of industries.
What is decarbonization?
The term “decarbonization” is used to represent the process of reducing and removing the carbon dioxide, or CO2e (carbon dioxide equivalent, meaning, all 7 greenhouse gases included), output from a country’s economy. The most common way this is done is by decreasing the amount of CO2e released from active industries within each economy – including but not limited to utilities, transportation, consumer goods, construction, and materials.
A robust picture of emissions
The first step every corporation should take to get a handle on supply chain emissions is to gain a complete view of what those emissions are. The GHG Protocol’s Scope 3 Standard provides corporations with a methodology that can be used to account for and report carbon emissions from companies of all sectors, worldwide.
Corporations should consider building a detailed view of emissions with supplier-specific data to set ambitious targets for reducing carbon emissions. You can take control of your supply chain’s carbon emissions by performing a carbon inventory.
You should be able to compare emissions sources and resource consumption together with quickly identifying trends and patterns. Ensure you can aggregate, sort, and filter your emissions data to manage risk better and help/support suppliers to find deep decarbonization opportunities.
A detailed carbon baseline
Corporations should consider exploring historical activity data to project emissions as their business grows and changes, creating forecast baselines they can use to monitor progress.
Establishing a comprehensive emissions baseline for your corporation is vital. Baselines are built according to business growth, and you can combine these with supply chain emissions with different levels of detail, to generate multiple baselines according to additional premises. Use granular data to analyze suppliers that contribute the most significant emissions.
Emerging software can help corporations easily match procurement data with environmentally extended input/output factors, building a high-level picture of their supply chain’s overall carbon footprint. Corporations can also leverage predictive analytics on resource consumption and emissions trends to gain better insight and business intelligence.
Automated GHG inventories
Corporations should consider engaging diverse partners in their supply chain in a meaningful way, assisting them in a value-based exchange of emissions data.
Work towards a flexible data collection process to move away from generic data sources and create custom emissions factors that you can track with ease.
Collaboration is crucial, and we know supply chain emissions data can be messy. By automating data collection, corporations can consolidate, analyze and organize data from various sources quickly and easily, leading to more accountable reporting and better decision making.
Smarter carbon emissions strategies
Corporations should look to optimize their carbon emissions strategy through scenario and sensitivity analysis and enhanced risk management for deep supply chain decarbonization.
Intelligent, data-driven scenario analysis can future-proof your corporation and your supply chain, with a heightened understanding of your projected deep decarbonization pathways.
Accurate and precise data can show which assets of the corporation are most at risk. Explore any reduction opportunities that exist and what cost-positive opportunities may be worth investing in, in the long-term. Suppliers that go over the same type of analysis, will ultimately reduce their scope 1 and 2, which will reflect back to their buyers’ scope 3. The overall approach helps everyone in the supply chain to reduce emissions, with their own individual definition of success.
Technology to help your organization to remain accountable
Front runners in several global industries are using innovative and cutting-edge technology to better manage their supply chain’s journey to deep decarbonization. They have a complete view of carbon emissions throughout their supply chain and baseline definitions in place, reviewing more granular data of those with the highest emissions. They are working towards deep decarbonization through automated carbon inventories from suppliers and following carbon emissions strategies, backed by data.
SINAI’s GHG emissions management solution can help you achieve supply chain decarbonization. Our software provides a seamless way to measure, analyze, price, and reduce emissions. Supply chain carbon management doesn’t have to be difficult, with the right solution that’s customizable to your corporation’s unique needs, you can move closer to net-zero.
To see SINAI in action, reach out for a demo today. This article originally appeared at SINAI
Earth Hour 2021: New Deal for Nature and People Coalition Advocacy
Earth Hour 2021: New Deal for Nature and People Coalition Advocacy
WWF’s report called Living Planet, released in October 2018, showed that globally, nature continues to degrade with devastating consequences for species and the planet. The global populations of fish, birds, mammals, amphibians and reptiles decreased by 60% on average from 1970 and 2014. This is also true for the fauna and flora species of the Virunga National Park (PNVi) and of Salonga National Park, all declared a UNESCO World Heritage Site and whose oil exploitation in these two protected areas would lead to the disappearance of ecosystems of incomparable flora and fauna, of exceptional economic value. Lake Edward, which once had 30,000 hippos in 1974, now numbers more than 300 hippos due to oil exploitation by several companies such as SOCO.
Just like during Earth Day, on this day of April 22, 2021 dedicated to Earth Hour, the organizations of the coalition on the New Pact for Nature and People led by the African Network of Young platform Leaders for Peace and Sustainable Development , strengthen advocacy for climate action, preservation and restoration of ecosystems. In the Democratic Republic of Congo, member organizations of the African Network of Young Leaders for Peace and Sustainable Development are increasing synergies to further address the issues of degradation of national parks and aquatic ecosystems through advocacy with local and national authorities. and polluting companies.
The object of the action is clear: their involvement in reversing the trend of the decrease in animal and plant species in Virunga and Solanga by promoting renewable energies as a source of sustainable socioeconomic development as opposed to the exploitation of fossil fuels in these protected areas.
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Heure de la terre 2021 : Plaidoyer de la Coalition sur le Nouveau Pacte pour la Nature et les Personnes.
Le rapport de WWF appelé Planète Vivante, publié en octobre 2018, a montré qu’au niveau mondial, la nature continue à se dégrader avec les conséquences dévastatrices pour les espèces et la planète. Les populations mondiales des poissons, d’oiseaux, des mammifères, d’amphibiens et des reptiles ont diminué de 60% en moyenne de 1970 et 2014. Cela est aussi vrais pour les espèces fauniques et floristiques du Parc National des Virunga (PNVi) et du Parc National de Salonga, tous déclaré site du Patrimoine Mondiale de l’UNESCO et dont
l’exploitation du pétrole dans ces deux aires protégées conduirait à la disparition
d’écosystèmes de faune et de flore incomparable, d’une valeur économique exceptionnelle. Le lac Édouard qui autrefois comptait en 1974, 30 000 hippopotames, aujourd’hui ne dénombre plutôt que 300 hippopotames à cause de l’exploitation pétrolière par plusieurs entreprises telles que SOCO.
Tout comme au cours de la journée de la Terre, en cette journée du 22 avril 2021 consacrée à l’Heure de la Terre, les organisations de la coalition sur le Nouveau Pacte pour la Nature et les Personnes conduite par la plateforme African Network of Young Leaders for Peace and Sustainable Development , renforcent des plaidoyers pour l’action climatique, la sauvegarde et la restauration des écosystèmes. En République Démocratique du Congo, les organisations membres de African Network of Young Leaders for Peace and Sustainable Development multiplient des synergies pour davantage adresser les questions de dégradation des parc nationaux et écosystèmes aquatiques à travers des plaidoyers effectués à l’égard des autorités locales et nationales et des compagnies polluantes.
L’objet de l’action est clair : leur implication pour inverser la tendance de la diminution des espèces animales et végétales dans le Virunga et la solanga par la promotion des énergies renouvelables en tant que source de développement socioéconomique durable contrairement à l’exploitation des énergies fossiles dans ces aires protégées.
L’exploitation du pétrole dans le Parc National des Virunga : une bataille gagnée ou une trêve stratégique pour les tenants de l’exploitation pétrolière
L’exploitation du pétrole dans le Parc National des Virunga : une bataille gagnée ou une trêve stratégique pour les tenants de l’exploitation du pétrole
I . Le combat de la lutte contre l’exploitation du Pétrole dans le PNVi
En effet, le Parc national des Virunga, www.virunga.cd, ( PNVi) présente une diversité d’écosystèmes immense, allant des sommets enneigés des Monts Ruwenzori et des volcans actifs du massif des Virunga aux marécages du Lac Edouard, aux forêts afro montagnardes et à la savane. Il abrite une immense biodiversité qui comprend notamment le gorille des montagnes, mais aussi des okapis et des éléphants, sans conteste, le PNVi est un véritable « paradis terrestre » et les historiens l’appelle « huitième merveille du monde »
Malheureusement, malgré les valeurs exceptionnelles du PNVi, d’une part et contrairement à la loi N°11/009 du 09 Juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement dont l’article 33 alinéa deuxième dit que « est nul tout droit accordé dans les limites des aires [protégées] et zones [interdites], SOCO, une entreprise pétrolière britannique avait obtenu une licence d’exploitation du pétrole dans ce site du Patrimoine Mondiale et site de Ramsar jusqu’au point de terminer avec les activités d’exploration. .
Heureusement, grâce aux efforts conjugués par les communautés locales, les organisations de la société civile et de la communauté internationale, SOCO s’est retiré de l’exploitation du pétrole dans le PNVi le 11 juin 2014. Certains ont qualifié ce retrait comme la victoire, prouvant que la bataille est gagnée et qu’il n’y a plus des menaces pétrolières dans le PNVi et pourtant d’autres pensent que c’est une trêve stratégique pour les tenants de l’exploitation du pétrole et la menace est devenue encore plus grande.
C’est ainsi que, dans le cadre de la mise en œuvre du Nouveau Pacte pour la Nature et les Personnes conduits par la plateforme « African Network of Young Leaders for Peace and Sustainable Development , www.anyl4psd.org» (ANYL4PSD/ND4NP) , et dont AICED, Appui aux Initiatives Communautaire de Conservation de l’Environnement et de Développement durable, https://anyl4psd.org/focal-point-organizations/ et https://www.youtube.com/watch?v=LmoIAcQWkUY est non seulement le point focal de la plateforme ANYL4PSD, mais aussi est impliqué dans le processus d’implémentation de ce nouveau pacte pour la Nature en République Démocratique du Congo , s’est penchée à cette question afin d’évaluer les menaces ou non de l’exploitation du pétrole dans PNVi pour que ce dernier garde toujours sont statut de site du Patrimoine de l’UNESCO.
II. Les avancées et les faiblesses dans la guerre contre l’exploitation pétrolière dans le PNVi
2.1 Les avancés
La compagnie pétrolière britannique SOCO International a annoncé ce 11 juin 2014 qu’elle mettait un terme à toutes ses activités dans le Parc national des Virunga. Elle s’est aussi engagée à rester loin de tous les autres sites inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
La compagnie rejoint SHELL, TOTAL et le Conseil international des mines et métaux (ICMM) qui se sont engagés à ne pas entreprendre de prospections pétrolières ou ouvrir des exploitations minières dans des sites du patrimoine
2.2 Les faiblesses
Le Comité du patrimoine mondial avait déclaré ceci : « Nous espérons que le gouvernement de la RDC donnera suite à cet engagement de la SOCO et annulera tous les permis d’exploration accordés à l’intérieur du Parc national des Virunga. » Malheureusement jusqu’à présent aucun contrat pétrolier n’a jamais été annulé par une ordonnance présidentielle.
III. La victoire contre l’exploitation pétrolière dans le PNVi : une trêve stratégique pour le tenant de l’exploitation du pétrole ;
Après les retraits de SOCO dans le PNVi, les partisantes de l’exploitation pétrolière ont profité de cette trêve afin de bien s’armer même sur le plan juridique.
3.1 Un soubassement juridique de l’exploitation pétrolière dans les aires protégées
La Loi n° 15/012 du 1ier août 2015 portant régime général des hydrocarbures donne la possibilité d’exploitation pétrolière dans les aires protégées, car à son article 155
il est dit ce qui suit « L’exercice des activités d’hydrocarbures en amont est interdit dans les aires protégées et les zones interdites.
Pour cause d’utilité publique, un décret délibéré en Conseil des Ministres peut, après audit environnemental, enquête publique et avis de l’établissement public chargé de l’évaluation et de l’approbation de l’étude d’impact environnemental ainsi que du suivi de sa mise en œuvre, autoriser tes activités d’exploration dans les aires protégées et zones interdites.
En cas de découverte d’hydrocarbures, il pourra être procédé à l’exploitation, après déclassement de tout ou partie des aires protégées et zones interdites
Ce déclassement aux fins d’activités d’hydrocarbures se fait conformément à la loi. »
Sans conteste, cet article 155, donne un soubassement juridique de l’exploitation pétrolière dans les aires protégées. Il est à noter que SOCO avait terminé avec l’exploration pétrolière dans le Lac Edouard, il a déjà des données sur la quantité des pétroles dans ce lac et nous craignons que cela soit capitalisé par le gouvernement ou d’autres entreprises pétrolières.
Dans la même veine, cet article 155 susmentionné met en cause même le statut du PNVi comme site du Patrimoine Mondiale. Cela semble concrétiser les intentions des politiques congolais visant à mettre en cause le statut légal du PNVi comme site du Patrimoine Mondiale. En titre illustratif, nous citerons le propos d’un ancien ministre des hydrocarbures, Monsieur Crispin Atama Tabe qui avait déclaré « L’adhésion de la RDC à l’UNESCO ou le fait de confier la gestion du parc des Virunga comme patrimoine mondial n’enlève en rien la souveraineté de la RDC sur cette portion de terre »,[1]
Cette crainte est aussi partagée par l’UNESCO et l’UICN dans le rapport où il est dit que : « malgré la nouvelle loi sur la conservation de la nature de 2014, il semble que certains choix liés à la l’exploitation des ressources naturelles dans les aires protégées par certains secteurs gouvernementaux (ex : exploitation pétrolière) risque de d’entrainer la remise en cause du statut légal du de protection de bien » ( recommandation des missions de l’ UNESCO/UICN au PNVi du 23 au 28 avril 2018 page 11)
3.2 La position du gouvernement n’a pas changé face à l’exploitation du pétrole
Refus d’annuler les permis d’exploration accordés à l’intérieur du Parc national des Virunga
Le fait que le Gouvernement de RDCongo n’a pas appliqué la recommandation de l’UNESCO, consistant à annuler tous les permis d’exploration accordés à l’intérieur du Parc national des Virunga, nous pousse à confirmer que la position du gouvernement n’a pas changé face à l’exploitation du pétrole dans le PNVi.
l’appel d’offre publié visant l’attribution de 19 blocs pétroliers
Le jeudi 28 janvier dernier, Monsieur Rubens Muhima, le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures de la République démocratique du Congo (RDC), avait annoncé que le pays comptait proposer 19 blocs d’exploration de pétrole et de gaz au marché, au cours du dernier trimestre de cette année. Neuf de ces blocs sont situés dans le bassin central du pays, trois dans le bassin côtier terrestre, quatre dans le bassin du lac Tanganyika et trois dans le lac Kivu. Il s’agira, selon le Ministre, du premier appel d’offre international pour des blocs d’exploration pétrolière dans le pays et que la mise en place de ce programme est régie par le nouveau code pétrolier adopté en 2015.
Selon le journal agence ecofin [2] , « la dernière proposition de périmètres à explorer, a couvert des zones situées dans des espaces protégés comme le parc des Virunga. »
Cette annonce et le fait que la dernière proposition de périmètres à explorer couvrent des zones situées dans le PNVi, ne montrent-il pas le gouvernement de la RDCongo n’a pas renoncé à ses projets d’exploitation pétrolière dans les aires protégées ?
Exploitation du pétrole en Ouganda un précédent pour les politiques de la RDCongo
parmi les arguments que les politiques de la RD Congo avancent pour justifier l’exploitation du pétrole dans le lac Edouard qui fait partie du PNVi est le fait l’Ouganda qui partage les eaux du Lac Edouard et Albert a déjà commencé l’exploitation pétrolière dans le lac Albert même si cela est impacterait négativement sur plusieurs parcs nationaux et notamment celui de Murchisson Falls, le plus grand par de l’Ouganda.
En outre, l’Ouganda, la Tanzanie et les compagnies pétrolières françaises Totale et chinoise CNOOC ont signé ce mois d’avril 2021 plusieurs accords, qui ouvrent la voie à la construction de l’oléoduc qui transportera le brut ougandais vers un port tanzanien et cela malgré l’opposition des des acteurs de la protection de l’environnement. Avec ses 1 443 km de long, ce sera le plus long oléoduc de pétrole brut chauffé au monde. Il acheminera l’or noir extrait du lac Albert en Ouganda au port tanzanien de Tanga avant son exportation, notamment vers des sites du groupe Total ou vers la Chine. La construction de ce pipeline sera assurée par le géant français des hydrocarbures et le groupe chinois CNOOC. Coût estimé de l’opération : 3,5 milliards de dollars. Un investissement qui se justifie par l’importance des réserves repérées en 2006. Au total, 6,5 milliards de barils de brut reposent sous les eaux du lac Albert, dont environ 21% sont récupérables dans l’état actuel des découvertes. Ce qui équivaut pour l’Ouganda à une exploitation de 25 à 30 ans, avec un pic de production de 230 000 barils par jour. [3]
Le président tanzanien John Magufuli avait parlé d’un d’un accord qui va « non seulement créer des emplois, mais aussi promouvoir la coopération régionale et le développement économique des zones traversées par l’oléoduc. » Plus précisément, les autorités tanzaniennes estiment que 10 000 emplois seront créés grâce à la construction de l’oléoduc.[4]
L’exploitation du pétrole en Uganda dans les eaux qu’il partage avec la RDCongo et avec la construction de cet oléoduc peut être un précédent que peut capitaliser le gouvernement congolais afin d’autoriser l’exploitation du pétrole et surtout que cette exploitation en Ouganda se passe à coté des aires protégés pour justifier que l’exploitation du pétrole est compatible avec la protection des écosystèmes sensibles comme le PNVi et surtout que rappelons-le, l’entreprise pétrolière SOCO avait terminé avec l’exploration pétrolière dans les eaux du lac Edouard la partie congolaise et détient les données sur de la quantité des pétroles dans ce lac et qu’il n’a jamais publié.
3.4 Les actions de la Plateforme ANYL4PSD pour lutter contre l’exploitation du Pétrole dans le PNVi
Les plaidoyers
Ayant compris que le menace d’exploitation du pétrole sur PNVi est devenu encore plus grande qu’avant d’une part et comme en RDCongo, il ya d’autres blocs contenant des réserves du pétrole en dehors des aires protégées, la plateforme ANY4PSD de la RDCongo a mené des actions des plaidoyers demandant l’annulation de contrats d’exploitations pétrolières déjà livrés, la cessation des autres contrats d’exploitations ultérieure tout en attirant l’attention des autorités sur la controverse de l’article 155 de la Loi n° 15/012 du 1ier août 2015 portant régime général des hydrocarbures notamment le plaidoyer suivant :
« La Loi n° 15/012 du 1ier août 2015 portant régime général des hydrocarbures donne la possibilité d’exploitation pétrolière dans le lac Edouard qui fait partie d’une aire protégée : une incompatibilité avec votre vision sur la protection de la biodiversité et avec les autres dispositions de la République, et demande de votre implication personnelle pour annuler le permis d’exploitation dans ce lac » dans la lettre N°03/ANYL4PSD/RDC/10/2020 du 28/10/2020 que nous avions adressé à Son Excellence Monsieur le Président de la République.
« L’exploitation du Pétrole dans le Lac Edouard est une menace pour les zones humides dont dépend la survie des communautés riveraines, une violation de la constitution et de la convention de RAMSAR : demande de l’annulation des permis d’exploitation pétrolière dans le PNVi » dans la lettre N°01/ANYL4PSD/RDC/02/2020 du 02/02/2021 que nous avions adressé à Son Excellence Monsieur le Président de la République.
[1] https://www.radiookapi.net/environnement/2013/09/11/exploration-du-petrole-dans-les-aires-protegees-la-rdc-repond-global-witness
[2] https://www.agenceecofin.com/exploration/1702-85302-fin-2021-la-rdc-va-pour-la-premiere-fois-lancer-un-appel-d-offres-pour-des-blocs-petroliers
[3] https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210412-la-construction-du-pipeline-g%C3%A9ant-entre-la-tanzanie-et-l-ouganda-sur-la-bonne-voie
[4] https://www.afriquemedia.tv/afrique/accord-pour-la-construction-d-un-oleoduc-entre-la-tanzanie-et-l-ouganda
Ce plaidoyer sur les zones humides était passé à la radio Okapi avec le Journaliste Marc Marofimbo , radio de l’ONU en RDCongo
ANYL4PSD : Journaliste Marc Morofimbo de la Radio Okapi , radio de l’ONU en RDCongo
Ce même plaidoyer sur les zones humides était relayé par la radio communautaire riverain du PNVi appelé radio communautaire la vérité
Monsieur Dunia membre de la plateforme ANYL4PSD dans le studio de la Radio communautaire la vérité
« Insécurité persistante dans le PNVi : demande de l’évaluation de l’application du décret portant création d’un corps chargés de la sécurisation des parcs nationaux et réserves naturelles apparentés afin de protéger les écosystèmes de PNVi , les personnels de l’ICCN, les communautés riveraines et pour promouvoir le tourisme, pilier du développement durable » dans la lettre N°02/ANYL4PSD/RDC/03/2021 du 01/03/2021 que nous avions adressé à Son Excellence Monsieur le Premier Ministre.
Ce plaidoyer sur l’insécurité grandissante dans le PNVi était publié dans le site de la radio Okapi, radio de l’ONU en RDCongo https://www.radiookapi.net/2021/03/04/actualite/societe/insecurite-persistante-dans-le-parc-des-virunga-un-collectif-des-ong
Dans la poursuite de ce même plaidoyer ci-haut, nous avions contacté monsieur Kisuki Mathe Benoit qui est le commandant adjoint en charge de l’Administration Finance et Logistique du corps chargés de la sécurisation des parcs nationaux et réserves naturelles apparentés (CorPPN) . Le commandant nous a montré les avancés du CorPPN et les défis auxquels fait face CorPPN et de quelle façon nous, société civile pouvons contribuer à l’application du CorPPN
Approche « jeunesse anti pétrole » dans le lac Edouard
AICED a pensé qu’il faut préparer la jeunesse dans les écoles du milieu riverain du Lac Edouard sur les conséquences néfastes écocides et irréversibles de l’exploitation du pétrole dans le Lac Edouard ». En outre, la mission du 11-21 août 2007 de l’UNESCO/UICN au PNVi avait proposé que « ce sont les populations locales qui pourront par la suite influencer les autorités politiques et administratives pour qu’elles appuient les initiatives en faveur de la conservation » et pourtant la jeunesse constitue une force non négligeable pour influencer les autorités politiques en matière de lutte contre l’exploitation du pétrole dans le PNVi , d’où notre approche « jeunesse antipétrole » autours des Virunga. Une fois cette jeuneuse formée, elle pourra transmettre ces valeurs à d’autres et ainsi on aura une « génération antipétrole » dans le Virunga. AICED forme ces jeunes dans la production des plaidoyers contre l’exploitation du pétrole dans le Lac Edouard qui fait partie du PNVI
Le club de la Jeunesse « antipétrole » dans le Lac Edouard
4. CONCLUSION
Sans conteste, la lutte contre l’exploitation du pétrole dans le PNVi a connu un grand succès avec le retrait de SOCO. Néanmoins, cette victoire contre l’exploitation pétrolière dans le PNVi a était est une trêve stratégique pour le tenant de l’exploitation du pétrole. Les gouvernements en a profité pour légiférer des soubassements juridique afin non seulement d’exploiter les pétroles dans les aires protégées mais aussi de mettre même en cause le statut légal du PNVi comme site du Patrimoine Mondiale, c’est qui est encore plus grave.
5. RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR
Comme ce sont les aires protégées notamment le Parc National de la Salongo et le PNVi qui sont respectivement dans le bloc IV et V du rift albertin, qui sont menacées par l’exploitation du pétrole, la plateforme ANYL4PSD de la RDCongo va étendre ces actions de plaidoyers aux autres aires protégées y compris les tourbières. Et cela en demandant :
- Au du gouvernement l’annulation de tous les permis d’exploration pétrolières accordés à l’intérieur dans les aires protégées et les tourbières au niveau National ;
- demander au gouvernement de ne pas octroyer d’autres concessions d’exploitation pétrolière dans les aires protégées ;
- faire de plaidoyer contre les éventuelles modifications des limites des aires protégées conformément à l’article 155 susmentionné afin de faciliter une activité d’exploitation pétrolière.
Nyebone Faustin
Directeur Exécutif National AICED, Point Focal ANYL4PSD/ND4NP en RDCongo