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    Faustin
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    En effet, les emballages non biodégradables font plus de mal que de bien sur le plan sanitaire et environnemental.
    C’est ainsi que AICED a trouvé impérieux et judicieux de faire un plaidoyer adressé au Ministre Provincial de l’Environnement du Nord-Kivu le lundi 24 août 2020 qui retrace, la rétrospective sur les 8 ans écoulées depuis la première sortie des dispositions sur l’interdiction sous : « du 21 août 2012 au 21 août 2020 : 8 ans depuis la première sortie des dispositions sur l’interdiction de la fabrication, l’importation et la commercialisation des emballages non biodégradables » : force, faiblesse et proposition pour protéger l’environnement et lutter contre le COVID-19 »
    1. Conséquences des emballages non biodégradables
    1.1. Sur le plan sanitaire
    Suite à l’absence de mécanisme de recyclage des emballages non biodégradables dans la ville de Goma, des familles utilisent les sachets plastiques pour allumer le feu. Cette combustion est une source d’intoxication de voies respiratoires, car l’incinération des sacs plastiques libère des substances toxiques : acide chlorhydrique (HCl : caustique pour les voies respiratoires), le formaldéhyde (HCOH : allergène puissant à l’origine de l’asthme) et d’autres souvent cancérigènes : oxyde de plomb II (PbO), oxyde de cadmium II (CdO ). L’inhalation répétée de ces substances toxiques lors de la combustion des sachets plastiques provoque l’installation progressive d’une bronchite chronique appelée « bronchite chronique chimique ». Ce n’est pas étonnant que, de constater la prévalence élevée des maladies Infections Respiratoires Aigües observées chez les populations de la ville de Goma (22 445 cas en 2013 ; 2 634 cas en 2014 et 8 693 cas en 2015). Nous pensons que, cette situation d’intoxication des voies respiratoires due à l’inhalation répétée de ces substances toxiques lors de la combustion des sachets plastiques , préposer la population à contracter le COVID-19 qui attaque aussi les voies respiratoire en provoquant la détresse respiratoire.
    D’autres encore utilisent ces sachets plastiques, pour couvrir les aliments pendant la cuisson. Les métaux lourds tel que le plomb, le cadmium présent dans le sachet, suite à la chaleur vont se dissoudre dans les aliments et ainsi être une source d’intoxication alimentaire.
    1.2. Sur le plan environnemental
    • Insalubrités
    Suite à la durée de vie très longues des déchets non biodégradation pour se décomposer (sac plastique : 450 ans , bouteille plastique : 100 à 1.000 ans), les déchets plastiques sont à la base de l’insalubrité dans la ville (voir photo en annexe)
    • Impact dans le réchauffement climatique ;
    Le climat de la ville de Goma se réchauffe de plus en plus, car selon l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG), de 1977 à 2017 la Ville de Goma a connu une augmentation de 2 degré Celsius. L’incinération des déchets plastiques contribue aussi à l’augmentation des gaz à effets de serre dans la ville de Goma, car selon nos enquêtes, dans la commune de Karisimbi, 200 ménages, incinèrent en moyenne un kilo de sachets pour allumer le feu et cela libère 1,6 m3 de CO2 par jour et une moyenne de 77 000 ménages libéreraient 616 m3 de CO2 par jour et sans compter les incérations sur les poubelles de fortune tout en sachant que la ville de Goma comptent en moyenne
    • Impact sur les espèces
    Les emballages non biodégradables causent beaucoup des conséquences à la faune sauvage. L’ingestion de déchet plastiques est une autre cause de mortalité, qui affecte environ 660 espèces. Les oiseaux de mer piquent les morceaux de plastique flottants, et les tortues les confondent avec des méduses . La ville de Goma n’en fait pas exception, selon nos enquêtes, les corbeaux ont presque disparu dans cette ville. Malheureusement, l’usage des sachets par les ménages pour acheter l’huile des palmes aurait contribué à la disparition des corbeaux dans la ville de Goma, car ces oiseaux étaient prisés par ces sachets qui contenaient l’huile de palme. (Voir photo en annexe)
    2. Les dispositions sur l’interdiction des emballages non biodégradables
    2 .1. Première disposition
    • Arrêté ministériel : l’arrêté ministériel n°003 CAB/MIN/ECO&COM/2012 du 21 août 2012 dont son article 1ier il est dit qui suit « Il est interdit sur l’ensemble du territoire national, la fabrication, l’importation et la commercialisation des emballages non biodégradables » ;
    • Force :
    C’était déjà un premier instrument juridique,
    • Faiblesse :
    L’arrêté n’était pas contraignant et n’avait pas des mesures d’accompagnement ; c’est pourquoi, cette disposition a souffert d’application durant cinq ans jusqu’ à la promulgation du décret.
    2.2. Deuxième disposition
    • Décret du Premier Ministre : Le Décret n°17/018 du 30 décembre 2017 du Premier Ministre a encore interdit la production, d’importation, de commercialisation et d’utilisation des sacs, sachets, films et autres emballages en plastiques, spécialement en ses articles 3 et 6.
    • Force
    Ce décret prouve l’implication du Gouvernement à un plus faut niveau et avec une mesure relativement contraignante, d’un délai de six mois à dater de sa signature afin de permettre aux importateurs et operateurs économiques œuvrant dans ce secteur de se saisir de ce moratoire pour écouler rapidement leurs productions ou éliminer ces produits de leurs activités jusqu’au 30 juin 2018. Nos enquêtes sur terrain, six mois après le moratoire, avaient prouvé qu’à 50 %, la population utilisait les emballages biodégradables. Cela constituait déjà une avancée significative.
    • Faiblesse
    Par manque de mesure d’accompagnements, le décret a souffert d’application et aujourd’hui, nous sommes retournés à la case de départ, les sachets plastiques pullulent dans la ville de Goma.
    3. Recommandations
     Aux autorités
    Les 2 dispositions susmentionnées sur l’interdiction de la fabrication, l’importation et la commercialisation des emballages non biodégradables souffre d’application parce qu’il n’y pas les mesures d’accompagnement, c’est pourquoi, nous suggérons ce qui suit :
    • Outre le Ministère de l’Environnement et son organe technique, la coordination, qu’il y ait la création d’une commission multisectorielle de lutte contre les emballages plastiques dans laquelle on va retrouver les services suivants : la Mairie, FEC, DGM, PNC, DGRD, Société Civile,
    • Qu’il y ait la promulgation et la vulgarisation de la loi sur la gestion de déchet en Province qui était voté à l’Assemblée Provinciale il y a plus de 2 ans , parce que cette loi, doit contenir des mesures contraignantes, en terme d’infraction ;
    • Promotion des emballages des biodégradables,
    • Exonérer les matériels qui interviennent dans la fabrication des emballages biodégradables

     A la population
    • D’adopter le comportement responsable visant à réduire l’usage des sachets plastiques, par exemple utiliser des « écopaniers » pour faire le marché, évité de jeter sachets plastiques partout. ;
    • Eviter des bruler les sachets plastiques et des les couvrir sur les aliments lors de la cuisson

    Nyebone Faustin
    Directeur Exécutif National AICED/ RDCongo/Goma
    tel : + 243 997 700 920
    mail: nyebonefaustin@gmail.com
    aicedrdc@gmail.com
    page facebook: Aiced Asb

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