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  • Faustin
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    I. Les réchauffements climatiques dans la Province du Nord-Kivu une réalité
    Le réchauffement climatique dans la ville de Goma est perceptible, d’après SANGA-NGOIE et FUKUYAMA (1996) cité par ASSANI ALI AKAMOSE dans sa publication « état de l’environnement en RDC à l’aube du IIIe millénaire » ils montrent qu’à Goma entre 1960 et 1990, il y a eu une augmentation de température de 0,79°C et une diminution de 472mm des totaux pluviométriques. Pour le moment, selon l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG), 1977 à 2017 la ville de Goma, a connu une augmentation de 2 degré Celsius. Cela est vrai dans les villages environnants la ville de Goma, notamment, à Kibumba à 30 Km de la ville Goma. Ce village était connu pour ses productions de légumes, haricots, soja, poireaux, sorgho, choux, de pommes de terre et de fruits parce qu’il y avait un climat de montagne, d’un sol volcanique contenant des roches volcaniques et d’un relief composé de plaines, de plateaux et de collines. Mais pour le moment la pluie se fait de en plus rare suite au changement climatique. Tout cela, prouve si rien n’est fait on assisterait à des catastrophes naturelles dont on commence déjà à subir les conséquences.

    II. Conséquences du réchauffement climatique

    a) Ville de Goma
    • Perturbation des saisons
    Selon le géographe, vers les années 1970, dans la ville de Goma, il y régnait un climat tempéré continentale. Pour le moment suite au réchauffement climatique, il ya maintenant un climat subtropicale avec 4 saisons. Pour le moment dans la ville de Goma, quand il pleut, il ya des fortes pluies pendant un lapse de temps, ce qui prouve que, suite au réchauffement climatique, il y des fortes évaporations qui saturent vite l’atmosphère en vapeur d’eau et par conséquent, il ya des fortes précipitations.
    • Augmentation des cas de la malaria
    Pour lutter contre la malaria, dans la ville de Goma, En effet, on fait la distribution en masses des moustiquaires imprégnées d’insecticides.
    Néanmoins malgré ces efforts digne déloge et surtout au regard des sacrifices financiers et techniques, la malaria semble toujours gagner le terrain car il y a eu 939 262 cas du paludisme et dont 3 000 mort dans la Province du Nord-Kivu en 2016 . D’autre part, même dans la ville de Goma, la malaria est toujours en progression comme le montre le tableau suivant:
    Tabl. : Cas de paludisme dans la ville de Goma .
    Cas du Paludisme/année Ages 5ans Supérieur à 5 ans Total
    20014 1858 3287 5145
    2015 7779 16780 24 59

    L’analyse du tableau ci-dessus, prouve que le paludisme est en progression : 5145 et 24 559 cas de paludisme respectivement pour l’année 2014 et 2015 et cela malgré la présence des moustiquaires imprégnées d’insecticides, et cela suite au réchauffement climatique dans la ville de Goma, car les moustiques, agents de vecteur de la malaria prolifèrent mieux avec l’augmentation de la température. En outre, c’est n’est pas tout le monde qui apprécie les imprégnées d’insecticides suite aux cas d’allergie à l’insecticide ; et c’est pourquoi d’ailleurs, qu’il est recommandé de laisser la moustiquaire imprégnée à l’air libre pendant au moins 24H avant son usage afin d’atténuer les effets secondaire de cette insecticide
    • Baisse du niveau des eaux du Lac Kivu
    Les eaux du Lac Kivu, constituent l’unique source de l’eau de boisson pour plus de 1 500 000 personnes de la ville de Goma et ses environs et sources de protéines animales suite au poisson qu’elles contiennent. Malheureusement, les eaux du Lac baissent continuellement, et cela présage des catastrophes dans l’avenir.

    b) Kibumba dans le Territoire de Nyiragongo
    • Les pluies diluviennes et inondation
    Le sol de kibumba est en dégradation continuelle suite aux aléas climatiques entre autres les érosions intenses, éboulements, improductivité.
    Les conséquences se font sentir sur les villages proches notamment, à Kibumba et cela est à la base des érosions, inondation, glissement de terre, qui menacent les communautés de Kibumba. En 2010, ces fortes pluies, ont provoqué une coulée de boue, causant 19 morts et 27 personnes sont portées disparues, 232 maisons ont été complètement ensevelies, 7 ha de cultures de mais, carottes, pomme de terre, choux ont été dévastés ; 96 chèvres, 26 moutons, 17 vaches, 396 poules sont disparues . En mai 2016, une pluie diluvienne créant des érosions qui ont emporté 2 personnes, puis décédées, 32 ménages sont sinistrés directs et plus de 15ha de cultures ont été dévastés dans le village de Hehu .

    En date du 28 au 03 mai 2016, la pluie diluvienne qui s’est abattu dans le Groupement de Kibumba et a occasionné des fortes eaux des ruissellements lesquelles ont créé des rivières qui se sont déversées dans les 5villages de Kibumba. Le bilan de pertes humaines est de 1 personne décédée, emportée par les érosions ; 32 ménages ont été rapportés comme sinistrés directs, ayant souffert d’une détérioration majeure ou la perte leurs maisons et biens. D’autres familles ont aussi perdu des champs agricoles. Plus de 15ha de cultures ont été dévastés dans le village de Hehu : plusieurs champs de maïs, carottes, pomme de terre, choux.
    En 2018, durant deux semaine (du 2 au 15 avril) il y encore des pluies diluviennes qui ont causé des inondations avec comme bilan : Cinq morts, une cinquantaine de disparus et plusieurs maisons emportées dans le village de Gafizi. L’administrateur du territoire, Bokele Tshwiyi, parle d’un drame. Cinq corps sans vie, adultes et enfants, ont été découverts dimanche dans le village de Gafizi à la suite de cette catastrophe.

    • Insécurité alimentaire
    Suite au changement climatique Il ya une faible productivité mettant les vies humaines en péril. Le résultat de l’enquête de 2013 montre que 85% des ménages consomment un seul repas par jour constitué de tubercule, accompagné soit de légumes feuille soit de haricot et 76% ont un score de consommation alimentaire pauvre. Pendant la période de soudure, 95% de ménages ne disposent pas de stocks alimentaires et ils ne sont pas à mesure de les reconstituer. Le taux de malnutrition aigüe global est de 3,6% et 14,8% d’enfants en malnutrition modérée. Et comme c’est Kibumba qui fournit des légumes pour la ville de Goma, il ya maintenant des pénuries de produite de première nécessité, et c’est la ville voisine de Gisenyi/Rwanda qui aide la ville de Goma.

    III. CAUSES DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
    a) Les énergies fossiles
    Pour le moment la ville de Goma connait une augmentation démographique avec une prolifération des véhicules 2135 confondues et 12 235 motos sans parler de la proximité de l’aéroport de Goma et surtout que les avions polluent plus que les véhicules car ces engins déposent les gaz dégagés dans l’atmosphère, à cela s’ajoute la prolifération des groupes électrogènes communautaires à l’insuffisance de la quantité du courant électrique de la SNEl. Tous ces appareils utilisent les énergies fossiles et contribuent à l’augmentation de gaz à l’effet de serre.
    b) Mauvaises gestions de déchets
    • Les déchets non biodégradables
     usages des déchets plastiques comme combustibles

    D’après une étude que nous avions mené à Goma, nous trouvé que 200 ménages utilisent un 1kg de sachet pour allumer la braise et cela libère 1,6 m3 de CO2 par jour, et avec 27 000 ménages cela donnerait 2 160 m3 de CO2 libéré par jour suite à l’usage des sachets plastiques comme combustibles. A cela s’ajoute le CO2 libéré par l’incinération des déchets plastiques sur les poubelles.

     Incinération des déchets plastiques au niveau de poubelles

    Selon nos enquêtes, une petite boutique de quartier, distribue ou vend en moyenne hebdomadairement : 502 sachets incolores, 92 sachets noirs, 81 sachets bleu-blanc, 49 sachets verts et 7 sachets jaunes. Leur totale s’élève à 1818,8 g. D’après les statistiques du service urbain de l’environnement de Goma, en 2014 il ya au total 477 boutiques et ces derniers fournissaient 867 567,6g des sachets. Si l’incinération de 1Kg sachet libère 3,142 Kg de CO2 alors 867, 567,6 Kg libéreraient 2 7258 Kg de CO2 par semaine et par cela correspond à 3 897 Kg CO2 par jour

    Pollution des eaux du lac Kivu par les déchets non biodégradables
    Selon nos enquêtes, dans certains bateaux, on sert et/ou on vend aux voyageurs des repas et/ou des breuvages contenus dans les emballages plastiques. Ce qui est louable dans le sens de l’amélioration de la qualité des services, malheureusement, tous ces emballages plastiques, après usages, sont jetés dans les eaux du Lac Kivu.
    Une fois les emballages plastiques jetés dans l’eau, ils se dégradent sous l’effet du sel, des ultra-violets, et de l’eau et se transforment souvent en micro-fragment qui vont se retrouver dans les eaux du Lac Kivu et cela constitue une pollution chimique. Cela met constamment la santé de la population, les ressources halieutiques de ce Lac et l’environnement en danger avec un impact sur le réchauffement climatique, car ces micro-fragments flottent souvent à la surface, s’incorpore dans le phytoplancton, est le premier producteur d’oxygène sur Terre (plus de 65 % !)

    • Les déchets biodégradables
    Selon les estimations de la Mairie de Goma, pour l’année 2017, pour 214 ménages du quartier Mapendo et Mikeno ont produits 2 934 144 kg de déchets par et dont la Marie est parvenue à évacuer 46 224 Kg ce qui donne une différence 2 887 953 Kg de déchets non évacué et cela pour seulement deux quartier et pourtant la ville de Goma compte 12 quartier. Par manque de système de recyclage de déchets, ces derniers sont déposé de façon sauvage et leurs décompositions à l’augmentation des gaz à effet de serre. Même si, nous ne savons pas exactement la quantité de CO2 dégagé par la décomposition de déchets organique dans la ville de Goma, néanmoins, selon la banque Mondiale, la décomposition de la fraction organique des déchets contribuent à hauteur de 5% aux émissions de gaz à effet de serre de la planète

    IV. Recommandations
    Comme il ya plusieurs causes du réchauffement climatique, ainsi pour mieux éviter les catastrophes naturelles causées par le réchauffement climatique, il serait mieux qu’il y ait une approche multisectorielle et contextuelle.

    • Dans les villages : agroforesterie
    • Dans les villes africaines : vu qu’elles dépendent à grande partie des énergies fossiles d’une part et comme c’est difficulté de faire le reboisement dans ces villes d’autre part,
     Qu’il ya des mécanismes de recyclages des déchets.
     De vulgariser et d’appliquer les dispositions relative aux emballages non biodégradables ; en RDCongo ce sont :
    – l’arrêté ministériel n°003 CAB/MIN/ECO&COM/2012 du 21 août 2012 dont son article 1ier stipule qu’ « Il est interdit sur l’ensemble du territoire national, la fabrication, l’importation et la commercialisation des emballages non biodégradables ».

     D’encourager les initiatives de production d’emballages de substitution et des valorisations des déchets ;
     D’éviter la pollution des eaux en appliquant les dispositions qui protege l’eau de la pollution notamment :
    Loi n° 15/026 du 31 décembre 2015 relative à l’eau dans son article 19 qui dit : « est interdit, tout rejet des déchets, substances, organismes ou espèces biologiques exotiques envahissantes susceptibles de polluer, d’altérer ou de dégrader la qualité des eaux de surface ou souterraine, tant continentales que maritimes, de nuire à leurs ressources biologiques et aux écosystèmes côtiers et de mettre en danger la santé » .

    Nyebone Faustin
    Directeur Exécutif National AICED/ RDCongo/Goma et Point Focal du ANYL4PSD/ND4NP) en RDcongo
    tel : + 243 997 700 920
    mail: nyebonefaustin@gmail.com
    aicedrdc@gmail.com
    page facebook: Aiced Asbl

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