Niger – Mécanisme de Réponse Rapide (RRM)

Aperçu des résultats des évaluations rapides multisectorielles effectuées par le RRM entre les mois de novembre 2020 et janvier 2021

La réponse humanitaire au Niger est rendue plus difficile de par la crise sécuritaire liée à l’instabilité croissante dans les pays frontaliers. Cette situation a entrainé l’afflux de milliers de réfugiés (nigérians, maliens et burkinabés) et de personnes déplacées internes (PDI) qui exercent une pression supplémentaire sur les ressources et les infrastructures sociocommunautaires de base dans les régions de Diffa, Tillabéri, Tahoua et Maradi. La population exposée à l’insécurité alimentaire est estimée à deux millions d’habitants pour l’année 2021. Pour dresser un état des lieux des besoins humanitaires dans les plus brefs délais, les membres du Consortium RRM conduisent des évaluations multisectorielles (MSA) d’urgence et des évaluations rapides de protection (ERP), auprès des personnes déplacées à la suite d’un choc (mouvements de population suite à un conflit armé principalement, catastrophes naturelles, incendies). Dans le cadre d’un partage trimestriel, cette fiche d’information vise à comparer les besoins humanitaires et les vulnérabilités des populations déplacées dans les sites enquêtés lors des MSA afin de voir l’évolution des déplacements/interventions ainsi que les besoins humanitaires encore non couverts. Les informations présentées ici sont issues de l’analyse des rapports MSA et de la matrice de suivi des interventions entre les mois de novembre 2020 et de janvier 2021.

La situation sécuritaire au Niger reste encore très volatile. En effet, sur la période du 1er novembre 2020 au 31 janvier 2021, 154 incidents sécuritaires ont été enregistrés au Niger et les régions de Diffa et de Tillabéri sont les plus touchées par ces incidents selon les données de The Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED)3. En plus, l’analyse diachronique des incidents sécuritaires entre les mois de novembre 2019 et janvier 2021 nous indique 110 incidents. Ce qui montre clairement que la situation sécuritaire en 2020 au Niger est davantage volatile. Ces incidents sécuritaires sont essentiellement des attaques perpétrées à l’encontre de la population civile, des affrontements armés et des pillages, le banditisme transfrontalier ainsi que des destructions de biens.

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Afrique de l’Ouest : Gestion des migrations en Côte d’Ivoire et au Niger

En 2019, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recensé 8,4 millions de migrants en Afrique de l’Ouest. Moins de 10 % d’entre eux se rendent en Europe. Contrairement aux idées reçues, l’essentiel des migrations est donc sud-sud, voire intra régional : 84 % des migrants ouest-africains se dirigent vers un autre pays de la sous-région. Les flux migratoires dans la sous-région sont dominés par des mouvements partant des États enclavés du Sahel vers les pays du littoral. Le profil migratoire de chaque pays est cependant différent : la Côte d’Ivoire et le Nigeria, deux États côtiers, accueillent le plus de migrants, avec respectivement 2,6 et 1,3 millions de Maliens, Sénégalais, Burkinabés et Guinéens. Le Mali et le Burkina Faso, pays enclavés, sont quant à eux d’importantes terres d’émigration. Près de 10 % de la population burkinabè et 7,6 % des Maliens vivent en dehors de leur pays d’origine. Enfin, d’autres États servent de zone de transit. C’est le cas du Niger, devenu un important pivot pour les migrants souhaitant gagner la Libye, l’Algérie ou l’Europe. Le Sénégal, quant à lui, est à la fois une source importante d’immigrants, d’émigrants et un point de transit. Il existe également des corridors migratoires entre certains États comme l’illustre le cas des migrants burkinabè qui privilégient l’émigration vers la Côte d’Ivoire. Considérant que la majorité des flux migratoires s’opère au niveau sous-régional, l’objectif de cet éclairage est de comprendre la manière dont les pays ouest-africains abordent la question des migrations sur leur territoire. Nous commencerons d’abord par évoquer les principales causes des migrations au sein du sous-continent africain. Ensuite, nous analyserons l’approche adoptée et les mesures mises en place par l’organisation sous régionale ouest-africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Enfin, nous nous pencherons sur les politiques d’accueil et de contrôle des migrations développées par la Côte d’Ivoire, à la fois pays d’accueil et d’émigration, et le Niger, pays « de transit ».

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Conservation : En RDC, bientôt l’on peut payer près de 3000 $ et tuer légalement un éléphant

En République démocratique du Congo, la conservation risque de perdre son sens dans la mesure où un décret en gestation pourrait permettre au chasseur de se taper un éléphant entier en payant sa taxe de 2 885 dollars américains. De même, il peut consommer la viande d’un gorille entier en s’acquittant légalement de sa taxe de 1 925 dollars américains. Cette mesure du gouvernement a été dénoncée lors d’une communication du directeur général de l’ICCN, Cosma

« Avec cette mesure visant à maximiser les revenus, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) ne pourra pas faire son travail de préservation des espèces en danger de disparition », a déclaré Cosma Wilungula.

Dans une décision conjointe ce mois-ci, les ministères de l’Environnement et des Finances de la RDC ont déclaré que tuer, posséder ou vendre des espèces protégées serait autorisé moyennant le paiement d’une taxe.

« Il en coûte maintenant 2 885 $ pour tuer un éléphant de forêt, tandis que le montant pour tuer, manger ou vendre un gorille de montagne est de 1 925 $. Ce décret supprime (le crime) le trafic illégal d’espèces protégées », a déploré Monsieur Wilungula, avertissant que les bailleurs de fonds ne paieraient pas environ 32 millions de dollars utilisés pour la conservation chaque année si la règle était maintenue.

Dans cette logique, l’Union européenne qui met des paquets dans la conservation dans les cinq aires protégées de la RDC continuerait-elle à s’y investir ? Rien n’est moins rassurant si la RDC maintient sa décision de légaliser le braconnage dans ses aires protégées., pour renflouer les caisses de l’Etat.

« Les paiements d’impôts relativement bas créeraient une incitation au profit pour le braconnage, l’ivoire d’éléphant coûtant jusqu’à 600 dollars par kilogramme (2,2 livres) sur le marché local et un bébé gorille d’une valeur de 100 000 dollars », a informé le directeur général de l’ICCN.

Notons par ailleurs que le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a retiré le vaste parc national de la Salonga en RDC d’une liste de sites menacés, louant les efforts de conservation, notamment pour les éléphants de forêt et les bonobos.

Alfredo Prince NTUMBA, avec AFP

 

Wilungula, ce jeudi 22 juillet, à Kinshasa

Rencontre autour de la problématique des déchets plastiques

Selon la présidente du Refede-Mali, Mme Sissoko Goundo Kouyaté citant un Communiqué de presse, il y’ a quelques semaines, IPEN (réseau international d’élimination des polluants) , un réseau mondial qui travaille pour un monde plus sain où les personnes et l’environnement ne sont plus lésés par la production, l’utilisation et l’élimination de produits chimiques toxiques, lance la campagne internationale de plaidoyer pour réduire les pollutions liées aux plastiques et résoudre le problème des produits chimiques contenus dans les jouets pour enfants.

A l’en croire, les efforts politiques et l’attention des médias et des organisations de la société civile sur les plastiques se concentrent aujourd’hui principalement sur le commerce des déchets, les déchets visibles dans les océans et la responsabilité des consommateurs. Cependant aux dires de la présidente, chaque étape du cycle de vie du plastique implique des produits chimiques toxiques, qui menacent la santé humaine, l’environnement, la biodiversité et le climat. À chaque étape du cycle de vie des plastiques, IPEN a une présence de campagne travaillant sur la réduction de la pollution, la substitution et l’élimination des produits chimiques les plus toxiques, la gestion des déchets, l’incinération et la justice environnementale.

Une large gamme de produits chimiques est intentionnellement ajoutée pendant la fabrication et le traitement de la matière plastique et dans le produit final pour conférer certaines propriétés. Ces additifs sont destinés à rester dans le produit final, mais le produit final peut également contenir une gamme de substances inconnues, non intentionnellement ajoutées (NIAS) qui restent du processus de production. Une étude récente a montré que les substances connues et inconnues peuvent constituer un grave danger pour la santé dans certains types de plastiques « Les additifs courants incluent les plastifiants tels que les phtalates qui sont ajoutés pour rendre le plastique plus doux et plus flexible, les extincteurs de flamme tels que les éthers diphényliquespolybromés (PBDE), les pigments tels que les chromates de plomb et bien d’autres. Il n’existe aucun catalogue systématique des produits chimiques utilisés dans la fabrication des plastiques; cependant, le nombre varie dans l’ordre de grandeur de milliers. Beaucoup de ces additifs chimiques sont particulièrement nocifs pour les enfants car ils
Interfèrent avec leur développement » ; estime-elle.

Les additifs selon un document exhibé, ne sont généralement contenus que dans le plastique et sont facilement libérés, générant de nombreuses voies d’exposition différentes. Les produits chimiques contenus dans les plastiques peuvent migrer des produits plastiques vers la poussière domestique ou même vers les aliments et les boissons, ce qui entraîne une exposition par inhalation et ingestion. La mise en bouche de produits en plastique constitue des voies d’exposition directes à travers la salive dans la bouche, et la manipulation des recettes recouvertes de BPA provoque une exposition par absorption par la peau.

Au Mali, il existe des usines qui produisent des produits plastiques (seaux, tasses en plastiques baignoires, chaussures, poubelles, pelles plastiques, savonnières, pots, bacs etc. Ces usines produisent des produits pour enfants comme les kits d’entretien des enfants (baignoire, seau, savonnière, éponge) ballon Cependant, il est important de mentionner qu’il existe des règlementations au Mali: l’article 15 de la constitution du 25 Février 1992 stipule que:«toute personne a droit à un environnement sain.

La loi interdisant la production, l’importation, la commercialisation des sachets plastiques non biodégradable. La Loi n° 01 – 020 / du 30 mai 2001relative aux pollutions et nuisances, dans son article 36 stipule que toute personne intervenant dans l’importation, la production et la distribution des substances chimiques doit se munir d’une autorisation délivrée par les ministres chargés de l’environnement, de la santé, de l’agriculture et des industries.

Tout détenteur de substance chimique doit prouver la qualité de son produit par la présentation d’un certificat d’analyse délivré par un laboratoire agréé.

En cas de doute sur la qualité du produit, l’administration compétente procède à des analyses de contre-expertise. Les frais d’analyse sont à la charge du détenteur. Par conséquent, les produits plastiques étant considérés comme des produits chimiques doivent se plier à cette exigence

Selon elle, le décret N°01 -394/P-RM du 6 septembre 2001 qui fixe la liste des produits dangereux, stipule : en son article 8: Tout producteur et tout distributeur qui commercialise ou utilise dans ses activités professionnelles des matières plastiques ou autres emballages non biodégradables et toute personne responsable de leur première mise sur le marché, au cas où le producteur et le distributeur sont inconnus, est tenu de procéder à la reprise de ses matières plastiques et emballages utilisés en vue de les recycler.

L’article 11, également, que tout producteur de matières plastiques est tenu d’apposer son label sur celles-ci et de communiquer régulièrement les quantités produites et autres caractéristiques physico-chimiques à l’Administration compétente avant leur livraison sur le marché.

Entre autres Mise en œuvre du projet« Au regard de tout ce qui précède, l’ONG AVPIP et son partenaire IPEN se sont donné la main dans le cadre d’une campagne internationale pour réduire les pollutions liées aux plastiques, afin de résoudre le problème des produits chimiques dans les jouets pour enfants », rappelle la présidente et de poursuivre que « le projet s’est concentré sur deux types communs d’additifs plastiques: le bisphénol A, un produit chimique perturbateur endocrinien bien connu; et les métaux lourds tels que le plomb, le chrome, le cadmium et l’antimoine qui sont susceptibles d’être contenus dans les jouets des enfants.

Les activités réalisées selon elle, concernent, l’identification des points de vente des jouets Ciblage des jouets qui correspondent aux termes de référence (couleur, nombre de jouets Achat des jouets, étiquetage, emballage et l’expédition au laboratoire.

Les résultats de laboratoire ont donné les résultats suivants : Méthode: Chaque échantillon a été criblé avec un appareil XRF portable pour les métaux toxiques. Chaque mesure a été répétée deux fois et le niveau moyen calculé. Pour les échantillons de plusieurs couleurs, les pièces de différentes couleurs ont été scannées. Si les niveaux de métaux toxiques dépassaient les limites de sécurité fixées pour les produits de consommation, ces échantillons étaient enregistrés comme un «échec».

Il convient de noter que le dépistage XRF n’est dans ce cas utilisé que comme un indicateur pour les niveaux de métaux toxiques. Cela signifie que les niveaux ne sont que des estimations approximatives et que des analyses de laboratoire supplémentaires seraient nécessaires pour mesurer les niveaux exacts.

Résultats : 6 sur un total de 17 échantillons contenaient des niveaux de métaux toxiques suffisamment élevés pour déclencher un «échec» de la mesure XRF.

Source possible de métaux toxiques détectés: 3 des échantillons contenaient du brome et n’étaient pas des plastiques PVC (comme le montre la faible teneur en chlore).

Cela indique que des plastiques recyclés contenant des ignifuges bromés ont été utilisés dans la fabrication de ces produits

Les niveaux comparativement faibles de plomb et de cadmium dans les 3 échantillons restants indiquent qu’il s’agit d’une contamination. Une possibilité est que ces produits ont été fabriqués avec une certaine quantité de plastique recyclé contenant des niveaux plus élevés de plomb et de cadmium.

Comme notre finale, il est bon que seuls 6 échantillons sur 17 contiennent des indications de niveaux préoccupants de métaux toxiques et que les niveaux de plomb et de cadmium étaient encore suffisamment bas pour indiquer un certain type de contamination plutôt que des additifs intentionnels. Le plastique recyclé contenant des ignifuges bromés ne doit pas être utilisé dans les produits pour enfants.

Selon la présidente de l’ONG AVPIP, dans ses recommandations formulées, le Mali doit: prendre des dispositions urgentes pour l’application de la loi interdisant la production, l’importation, la commercialisation des sachets plastiques non-biodégradable
Légiférer pour interdire le bisphénol et les métaux lourds dans la production des produits plastiques, en mettant l’accent sur les produits des enfants.

Légiférer pour interdire l’importation, commercialisation, le stockage, la distribution des produits plastiques contenant le bisphénol et les métaux lourds en mettant l’accent sur les produits des enfants la prise de mesures règlementaires interdisant les produits chimiques toxiques dans les produits plastiques spécifiquement les produits des enfants à travers des actions de plaidoyer/lobbying. La sensibilisation des populations pour qu’elles prennent conscience des dangers auxquels ils exposent leur vie et celle des enfants.

En conclusion, les résultats des analyses nous montrent que ce sont les plastiques recyclés qui contiennent des produits toxiques, par conséquent ne doivent pas être utilisés pour la fabrication de jouets des enfants ou tous autres objets en plastiques pouvant être en contact avec les enfants.

« Des études plus poussées doivent être réalisées pour démontrer l’impact des produits chimiques contenus dans les jouets des enfants Il nous revient en tant que organisations de la société civile et hommes de presse de continuer cette campagne d’information de sensibilisation et de plaidoyer pour inciter le Gouvernement du Mali à prendre conscience de la situation et prendre des mesures adéquates en conséquence pour protéger la santé des tous petits et leurs mamans comme stipuler dans les recommandations », conclut la président du REFEDE-Mali.

B.D.S

Forêt : Le commerce illicite du bois rouge se porte bien à Kalemie (Tanganyika)

« Nous nous demandons si l’exploitation du bois rouge qui se passe dans la province du Tanganyika à Kalemie est une autorisation ou la complicité de Kinshasa ? », s’interrogent les acteurs de la SOCEARUCO.

A en croire ces acteurs, des cargaisons du bois rouge sont embarquées chaque jour par les transporteurs tanzaniens actuellement présents à Kalemie. Ces transporteurs opèrent librement sous la surveillance de l’homme d’affaires Checheni.

« Les bois rouges entreposés au port de Kalemie sont embarqués vers la Tanzanie avant de prendre la direction de la Chine. Est-ce une complicité des autorités provinciales et nationales sur ce crime environnemental ? Que pense la vice-premier ministre de l’Environnement et développement durable, Eve Bazaiba face à cette pratique qui dénature son image face à la fraude et au trafic illégal des ressources naturelles de la RDC ? », s’indigne notre source.

Depuis son avènement à la tête de la province, l’ancien gouverneur Zoe Kabila avait pris une décision interdisant l’exploitation du bois rouge dans cette partie du territoire national. Aujourd’hui, le marché illicite de ce bois se porte très bien. Il est alimenté par des exploitants chinois et congolais, sous la bénédiction des certaines autorités civiles et militaires.

La SOCEARUCO déplore cependant le silence de l’Interpol et de services de la vice primature de l’Environnement de la République démocratique du Congo, face à ce qu’elle qualifie de crime environnemental.

Alfredo Prince Ntumba

L’exploitation du pétrole dans le Parc National des Virunga : une bataille gagnée ou une trêve stratégique pour les tenants de l’exploitation pétrolière

L’exploitation du pétrole dans le Parc National des Virunga : une bataille gagnée ou une trêve stratégique pour les tenants de l’exploitation du pétrole

I . Le combat de la lutte contre  l’exploitation  du Pétrole  dans le PNVi

En effet,  le Parc national des Virunga, www.virunga.cd, ( PNVi)  présente une diversité d’écosystèmes immense, allant des sommets enneigés des Monts Ruwenzori et des volcans actifs du massif des Virunga aux marécages du Lac Edouard, aux forêts afro montagnardes et à la savane. Il abrite une immense biodiversité qui comprend notamment le gorille des montagnes, mais aussi des okapis et des éléphants,  sans conteste, le PNVi  est un véritable «  paradis terrestre »  et les historiens l’appelle « huitième merveille du monde »

Malheureusement,  malgré les valeurs exceptionnelles du PNVi,  d’une part et  contrairement  à la loi N°11/009 du 09 Juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement dont  l’article 33  alinéa deuxième dit que «   est nul tout droit accordé dans les limites des aires [protégées] et zones [interdites],  SOCO, une entreprise pétrolière britannique  avait obtenu une licence d’exploitation du pétrole dans ce site du Patrimoine Mondiale et site de Ramsar jusqu’au point de terminer avec les activités d’exploration.  .

Heureusement, grâce  aux efforts conjugués par les communautés locales, les organisations de la société  civile et de la communauté internationale,  SOCO s’est retiré de l’exploitation du pétrole dans  le PNVi  le 11 juin 2014. Certains ont qualifié ce retrait comme la victoire, prouvant que  la bataille est gagnée  et qu’il n’y a plus des menaces pétrolières dans le PNVi   et pourtant d’autres  pensent  que c’est   une trêve stratégique pour les tenants de l’exploitation du pétrole  et la menace  est  devenue  encore plus grande.

C’est ainsi que,  dans le cadre de  la mise en œuvre  du Nouveau Pacte pour la Nature et les Personnes conduits par la plateforme « African Network of Young Leaders for Peace and Sustainable Development , www.anyl4psd.org» (ANYL4PSD/ND4NP) ,  et dont  AICED, Appui aux Initiatives Communautaire de Conservation de l’Environnement et de Développement   durable, https://anyl4psd.org/focal-point-organizations/      et  https://www.youtube.com/watch?v=LmoIAcQWkUY  est  non seulement le  point focal  de la plateforme  ANYL4PSD, mais aussi est  impliqué dans le processus d’implémentation de ce nouveau pacte pour la Nature en République Démocratique du Congo , s’est penchée à cette question afin d’évaluer les menaces ou non de l’exploitation du pétrole dans   PNVi  pour que  ce dernier garde toujours sont statut de site du Patrimoine de l’UNESCO.

II. Les avancées   et les  faiblesses  dans la guerre  contre l’exploitation pétrolière  dans le PNVi

 2.1 Les avancés

 La compagnie pétrolière britannique SOCO International   a annoncé ce 11 juin 2014 qu’elle mettait un terme à toutes ses activités dans le Parc national des Virunga. Elle s’est aussi engagée à rester loin de tous les autres sites inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

La compagnie rejoint SHELL, TOTAL et le Conseil international des mines et métaux (ICMM) qui se sont engagés à ne pas entreprendre de prospections pétrolières ou ouvrir des exploitations minières dans des sites du patrimoine

2.2 Les faiblesses

Le Comité du patrimoine mondial avait déclaré ceci : «  Nous espérons que le gouvernement de la RDC donnera suite à cet engagement de la SOCO et annulera tous les permis d’exploration accordés à l’intérieur du Parc national des Virunga. »  Malheureusement jusqu’à présent aucun contrat pétrolier n’a jamais été annulé par une ordonnance présidentielle.

III. La victoire contre  l’exploitation pétrolière  dans le PNVi : une trêve stratégique pour le  tenant de l’exploitation du pétrole ;

Après les retraits  de SOCO dans le PNVi, les partisantes de l’exploitation pétrolière ont profité de cette trêve   afin de bien s’armer même sur le plan juridique.

3.1 Un soubassement  juridique  de l’exploitation pétrolière dans les aires protégées

La  Loi n° 15/012  du 1ier août 2015 portant régime général des hydrocarbures   donne la possibilité d’exploitation pétrolière dans les aires protégées, car à son article 155
il est dit ce qui suit  «  L’exercice des activités d’hydrocarbures en amont est interdit dans les aires protégées et les zones interdites.
Pour cause d’utilité publique, un décret délibéré en Conseil des Ministres peut, après audit environnemental, enquête publique et avis de l’établissement public chargé de l’évaluation et de l’approbation de l’étude d’impact environnemental ainsi que du suivi de sa mise en œuvre, autoriser tes activités d’exploration dans les aires protégées et zones interdites.
En cas de découverte d’hydrocarbures, il pourra être procédé à l’exploitation, après déclassement de tout ou partie des aires protégées et zones interdites
Ce déclassement aux fins d’activités d’hydrocarbures se fait conformément à la loi. »

Sans conteste,  cet article 155, donne un soubassement  juridique  de l’exploitation pétrolière dans les aires protégées.  Il est à noter que SOCO avait terminé avec l’exploration pétrolière dans le Lac Edouard, il a déjà des données sur la quantité des pétroles dans ce lac  et nous craignons  que cela soit capitalisé par le gouvernement  ou d’autres entreprises pétrolières.

Dans la même veine, cet article 155 susmentionné  met en cause même le statut du PNVi comme site du Patrimoine Mondiale. Cela  semble concrétiser les intentions des politiques congolais visant à  mettre en cause le statut légal du PNVi comme site du Patrimoine Mondiale.  En titre illustratif, nous citerons le propos d’un ancien ministre des hydrocarbures, Monsieur Crispin Atama Tabe qui avait déclaré   « L’adhésion de la RDC à l’UNESCO ou le fait de confier la gestion du parc des Virunga comme patrimoine mondial n’enlève en rien la souveraineté de la RDC sur cette portion de terre »,[1]

Cette crainte est aussi partagée par l’UNESCO et l’UICN dans le rapport   où il est  dit que : «  malgré la nouvelle loi sur la conservation  de la nature de 2014, il semble que certains choix liés à la l’exploitation des ressources naturelles dans les aires protégées par certains secteurs gouvernementaux (ex : exploitation pétrolière) risque de d’entrainer  la remise en cause du statut légal du  de protection de bien » ( recommandation des  missions  de l’ UNESCO/UICN au PNVi   du 23 au 28 avril 2018  page 11)

3.2   La position du gouvernement n’a pas changé face à l’exploitation du pétrole

Refus d’annuler les permis d’exploration accordés à l’intérieur du Parc national des Virunga

Le fait que le Gouvernement de RDCongo n’a pas  appliqué  la recommandation de l’UNESCO,  consistant à  annuler tous les permis d’exploration accordés à l’intérieur du Parc national des Virunga,  nous pousse à confirmer que la position du gouvernement n’a pas changé face à l’exploitation du pétrole dans le PNVi.

l’appel d’offre publié visant l’attribution de 19 blocs pétroliers

Le jeudi 28 janvier dernier, Monsieur Rubens Muhima, le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures de la République démocratique du Congo (RDC), avait  annoncé que le pays comptait proposer 19 blocs d’exploration de pétrole et de gaz au marché, au cours du dernier trimestre de cette année. Neuf de ces blocs sont situés dans le bassin central du pays, trois dans le bassin côtier terrestre, quatre dans le bassin du lac Tanganyika et trois dans le lac Kivu.  Il s’agira, selon le Ministre,  du premier appel d’offre international pour des blocs d’exploration pétrolière dans le pays  et que  la mise en place  de ce  programme est régie par le nouveau code pétrolier adopté en 2015.

Selon le journal agence ecofin [2]  , « la dernière proposition de périmètres à explorer, a couvert des zones situées dans des espaces protégés comme le parc des Virunga. »

Cette annonce  et le fait que  la dernière proposition de périmètres à explorer couvrent  des zones situées dans  le PNVi,  ne montrent-il pas   le gouvernement de la RDCongo  n’a pas renoncé à ses projets d’exploitation pétrolière dans les aires protégées ?

Exploitation du pétrole en Ouganda  un précédent  pour les politiques de  la RDCongo

parmi les  arguments  que les politiques  de la RD Congo avancent  pour justifier l’exploitation du pétrole dans le lac Edouard qui fait partie du PNVi  est le  fait  l’Ouganda  qui partage les eaux du Lac Edouard  et Albert a déjà commencé l’exploitation pétrolière  dans le lac Albert même si cela  est  impacterait négativement  sur plusieurs parcs nationaux  et notamment celui de Murchisson Falls, le plus grand par de l’Ouganda.

En outre,  l’Ouganda,  la Tanzanie et les compagnies pétrolières françaises Totale et chinoise CNOOC ont signé ce mois d’avril 2021  plusieurs accords, qui ouvrent la voie à la construction de l’oléoduc qui transportera le brut ougandais vers un port tanzanien et cela malgré l’opposition des  des acteurs de la protection de l’environnement.  Avec ses 1 443 km de long, ce sera le plus long oléoduc de pétrole brut chauffé au monde. Il acheminera l’or noir extrait du lac Albert en Ouganda au port tanzanien de Tanga avant son exportation, notamment vers des sites du groupe Total ou vers la Chine. La construction de ce pipeline sera assurée par le géant français des hydrocarbures et le groupe chinois CNOOC. Coût estimé de l’opération : 3,5 milliards de dollars. Un investissement qui se justifie par l’importance des réserves repérées en 2006.  Au total, 6,5 milliards de barils de brut reposent sous les eaux du lac Albert, dont environ 21% sont récupérables dans l’état actuel des découvertes. Ce qui équivaut pour l’Ouganda à une exploitation de 25 à 30 ans, avec un pic de production de 230 000 barils par jour. [3]

 Le président tanzanien John Magufuli  avait parlé d’un d’un accord qui va « non seulement créer des emplois, mais aussi promouvoir la coopération régionale et le développement économique des zones traversées par l’oléoduc. »  Plus précisément, les autorités tanzaniennes estiment que 10 000 emplois seront créés grâce à la construction de l’oléoduc.[4]

L’exploitation du pétrole  en Uganda  dans les eaux qu’il partage avec la RDCongo  et avec la construction de cet oléoduc peut être un précédent que peut capitaliser le gouvernement congolais  afin d’autoriser l’exploitation du pétrole  et surtout que cette  exploitation  en Ouganda se passe à coté des aires protégés pour justifier que l’exploitation du pétrole  est compatible avec  la protection des écosystèmes sensibles comme le PNVi  et surtout que rappelons-le,  l’entreprise pétrolière SOCO avait terminé avec l’exploration pétrolière  dans les eaux du lac  Edouard la partie congolaise  et détient  les données sur de la quantité des pétroles  dans  ce lac et qu’il n’a jamais publié.

3.4 Les actions de la Plateforme ANYL4PSD pour lutter contre l’exploitation du Pétrole dans le PNVi 

Les plaidoyers

Ayant compris que le menace d’exploitation du pétrole sur PNVi est devenu encore plus grande qu’avant  d’une part et comme en RDCongo, il ya d’autres blocs contenant des réserves du pétrole en dehors des aires protégées,  la plateforme ANY4PSD de la RDCongo a mené des actions des plaidoyers  demandant l’annulation de contrats d’exploitations pétrolières déjà livrés,  la cessation des autres contrats d’exploitations  ultérieure  tout en attirant l’attention des autorités sur la controverse de l’article 155 de la  Loi n° 15/012  du 1ier août 2015 portant régime général des hydrocarbures  notamment le plaidoyer  suivant  :

« La Loi n° 15/012 du 1ier août 2015 portant régime général des hydrocarbures   donne la possibilité d’exploitation pétrolière dans le lac Edouard qui fait partie d’une aire protégée : une incompatibilité avec votre vision sur la protection de la biodiversité et  avec  les  autres dispositions  de la République,  et demande  de votre implication personnelle pour annuler le  permis d’exploitation dans  ce lac »   dans la lettre N°03/ANYL4PSD/RDC/10/2020   du 28/10/2020  que nous avions adressé à  Son Excellence Monsieur le Président de la République.

 « L’exploitation du Pétrole dans le Lac Edouard est une menace  pour les zones humides dont dépend    la survie  des communautés  riveraines,  une  violation de  la constitution et de la convention de  RAMSAR :  demande de l’annulation des permis d’exploitation  pétrolière dans  le PNVi »  dans la lettre N°01/ANYL4PSD/RDC/02/2020  du 02/02/2021  que nous avions adressé à Son Excellence Monsieur le Président de la République.

[1] https://www.radiookapi.net/environnement/2013/09/11/exploration-du-petrole-dans-les-aires-protegees-la-rdc-repond-global-witness

[2] https://www.agenceecofin.com/exploration/1702-85302-fin-2021-la-rdc-va-pour-la-premiere-fois-lancer-un-appel-d-offres-pour-des-blocs-petroliers

[3] https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210412-la-construction-du-pipeline-g%C3%A9ant-entre-la-tanzanie-et-l-ouganda-sur-la-bonne-voie

[4]  https://www.afriquemedia.tv/afrique/accord-pour-la-construction-d-un-oleoduc-entre-la-tanzanie-et-l-ouganda

Ce plaidoyer  sur les zones humides  était passé à la radio Okapi  avec le Journaliste Marc Marofimbo ,  radio de l’ONU en RDCongo

ANYL4PSD : Journaliste Marc  Morofimbo de la Radio Okapi , radio de l’ONU en RDCongo

Ce même plaidoyer  sur les zones humides était relayé par la radio communautaire  riverain du PNVi appelé  radio communautaire  la vérité

Monsieur  Dunia  membre de la plateforme ANYL4PSD dans le studio de la Radio communautaire  la vérité

« Insécurité persistante dans le PNVi :  demande de  l’évaluation de l’application   du   décret  portant création d’un corps chargés de la sécurisation des parcs nationaux et réserves  naturelles apparentés   afin  de protéger les  écosystèmes de PNVi ,   les personnels de  l’ICCN, les communautés riveraines et pour  promouvoir le tourisme,  pilier du développement durable » dans la lettre N°02/ANYL4PSD/RDC/03/2021  du 01/03/2021  que nous avions adressé à Son Excellence Monsieur le Premier Ministre.

Ce plaidoyer sur l’insécurité grandissante dans le PNVi était publié dans le site de la radio Okapi, radio de l’ONU en RDCongo https://www.radiookapi.net/2021/03/04/actualite/societe/insecurite-persistante-dans-le-parc-des-virunga-un-collectif-des-ong

Dans la poursuite de ce même plaidoyer ci-haut, nous avions contacté monsieur  Kisuki Mathe Benoit qui est le commandant  adjoint en charge de l’Administration Finance et Logistique  du corps chargés de la sécurisation des parcs nationaux et réserves  naturelles apparentés (CorPPN)   .  Le commandant nous  a montré les avancés du CorPPN   et les défis  auxquels  fait face CorPPN  et  de quelle façon  nous, société civile pouvons contribuer à l’application du CorPPN

Approche «  jeunesse anti pétrole » dans le lac Edouard

AICED  a pensé   qu’il faut  préparer la jeunesse dans les  écoles du milieu riverain du Lac Edouard    sur les conséquences néfastes écocides  et irréversibles de  l’exploitation du pétrole dans le Lac Edouard ».  En outre,  la mission du 11-21 août 2007 de l’UNESCO/UICN au PNVi avait proposé  que « ce sont les populations locales qui pourront par la suite influencer les autorités politiques et administratives pour qu’elles appuient les initiatives en faveur de la  conservation »  et pourtant la jeunesse constitue une force non négligeable pour influencer les autorités politiques en matière de lutte contre l’exploitation du pétrole  dans le PNVi , d’où notre approche «  jeunesse antipétrole »  autours  des Virunga.  Une fois  cette jeuneuse  formée,  elle pourra transmettre ces valeurs à d’autres  et ainsi  on aura une  « génération antipétrole »  dans le Virunga.  AICED forme ces jeunes dans la production des plaidoyers contre l’exploitation du pétrole dans le Lac Edouard qui fait partie du PNVI

Le club de la Jeunesse  « antipétrole »  dans le Lac Edouard

4. CONCLUSION

Sans conteste,  la lutte contre l’exploitation du pétrole dans le PNVi a connu un grand succès avec le retrait  de SOCO.  Néanmoins,   cette victoire  contre  l’exploitation pétrolière  dans le PNVi  a était    est une trêve stratégique pour le  tenant de l’exploitation du pétrole.  Les gouvernements  en a profité pour légiférer des  soubassements juridique  afin non seulement d’exploiter les pétroles dans les aires protégées mais aussi de mettre même en cause le statut légal du PNVi comme site du Patrimoine Mondiale, c’est qui est encore plus grave.

5. RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR

Comme ce sont les aires protégées  notamment le Parc National de la Salongo et le PNVi qui sont respectivement dans le bloc IV et V du rift albertin,   qui sont menacées par  l’exploitation  du pétrole, la plateforme ANYL4PSD de la RDCongo  va étendre ces actions de plaidoyers aux autres aires protégées  y  compris les tourbières.  Et cela en demandant :

  • Au du gouvernement l’annulation de tous les permis d’exploration pétrolières  accordés à l’intérieur  dans les aires protégées  et les tourbières  au niveau National ; 
  • demander au gouvernement de ne pas octroyer d’autres concessions d’exploitation pétrolière dans les aires protégées ;
  • faire de plaidoyer  contre les éventuelles modifications des limites  des aires protégées  conformément à l’article 155 susmentionné afin de faciliter une activité d’exploitation pétrolière.   

Nyebone  Faustin

Directeur  Exécutif  National  AICED, Point Focal    ANYL4PSD/ND4NP en RDCongo