Selon la présidente du Refede-Mali, Mme Sissoko Goundo Kouyaté citant un Communiqué de presse, il y’ a quelques semaines, IPEN (réseau international d’élimination des polluants) , un réseau mondial qui travaille pour un monde plus sain où les personnes et l’environnement ne sont plus lésés par la production, l’utilisation et l’élimination de produits chimiques toxiques, lance la campagne internationale de plaidoyer pour réduire les pollutions liées aux plastiques et résoudre le problème des produits chimiques contenus dans les jouets pour enfants.
A l’en croire, les efforts politiques et l’attention des médias et des organisations de la société civile sur les plastiques se concentrent aujourd’hui principalement sur le commerce des déchets, les déchets visibles dans les océans et la responsabilité des consommateurs. Cependant aux dires de la présidente, chaque étape du cycle de vie du plastique implique des produits chimiques toxiques, qui menacent la santé humaine, l’environnement, la biodiversité et le climat. À chaque étape du cycle de vie des plastiques, IPEN a une présence de campagne travaillant sur la réduction de la pollution, la substitution et l’élimination des produits chimiques les plus toxiques, la gestion des déchets, l’incinération et la justice environnementale.
Une large gamme de produits chimiques est intentionnellement ajoutée pendant la fabrication et le traitement de la matière plastique et dans le produit final pour conférer certaines propriétés. Ces additifs sont destinés à rester dans le produit final, mais le produit final peut également contenir une gamme de substances inconnues, non intentionnellement ajoutées (NIAS) qui restent du processus de production. Une étude récente a montré que les substances connues et inconnues peuvent constituer un grave danger pour la santé dans certains types de plastiques « Les additifs courants incluent les plastifiants tels que les phtalates qui sont ajoutés pour rendre le plastique plus doux et plus flexible, les extincteurs de flamme tels que les éthers diphényliquespolybromés (PBDE), les pigments tels que les chromates de plomb et bien d’autres. Il n’existe aucun catalogue systématique des produits chimiques utilisés dans la fabrication des plastiques; cependant, le nombre varie dans l’ordre de grandeur de milliers. Beaucoup de ces additifs chimiques sont particulièrement nocifs pour les enfants car ils
Interfèrent avec leur développement » ; estime-elle.
Les additifs selon un document exhibé, ne sont généralement contenus que dans le plastique et sont facilement libérés, générant de nombreuses voies d’exposition différentes. Les produits chimiques contenus dans les plastiques peuvent migrer des produits plastiques vers la poussière domestique ou même vers les aliments et les boissons, ce qui entraîne une exposition par inhalation et ingestion. La mise en bouche de produits en plastique constitue des voies d’exposition directes à travers la salive dans la bouche, et la manipulation des recettes recouvertes de BPA provoque une exposition par absorption par la peau.
Au Mali, il existe des usines qui produisent des produits plastiques (seaux, tasses en plastiques baignoires, chaussures, poubelles, pelles plastiques, savonnières, pots, bacs etc. Ces usines produisent des produits pour enfants comme les kits d’entretien des enfants (baignoire, seau, savonnière, éponge) ballon Cependant, il est important de mentionner qu’il existe des règlementations au Mali: l’article 15 de la constitution du 25 Février 1992 stipule que:«toute personne a droit à un environnement sain.
La loi interdisant la production, l’importation, la commercialisation des sachets plastiques non biodégradable. La Loi n° 01 – 020 / du 30 mai 2001relative aux pollutions et nuisances, dans son article 36 stipule que toute personne intervenant dans l’importation, la production et la distribution des substances chimiques doit se munir d’une autorisation délivrée par les ministres chargés de l’environnement, de la santé, de l’agriculture et des industries.
Tout détenteur de substance chimique doit prouver la qualité de son produit par la présentation d’un certificat d’analyse délivré par un laboratoire agréé.
En cas de doute sur la qualité du produit, l’administration compétente procède à des analyses de contre-expertise. Les frais d’analyse sont à la charge du détenteur. Par conséquent, les produits plastiques étant considérés comme des produits chimiques doivent se plier à cette exigence
Selon elle, le décret N°01 -394/P-RM du 6 septembre 2001 qui fixe la liste des produits dangereux, stipule : en son article 8: Tout producteur et tout distributeur qui commercialise ou utilise dans ses activités professionnelles des matières plastiques ou autres emballages non biodégradables et toute personne responsable de leur première mise sur le marché, au cas où le producteur et le distributeur sont inconnus, est tenu de procéder à la reprise de ses matières plastiques et emballages utilisés en vue de les recycler.
L’article 11, également, que tout producteur de matières plastiques est tenu d’apposer son label sur celles-ci et de communiquer régulièrement les quantités produites et autres caractéristiques physico-chimiques à l’Administration compétente avant leur livraison sur le marché.
Entre autres Mise en œuvre du projet« Au regard de tout ce qui précède, l’ONG AVPIP et son partenaire IPEN se sont donné la main dans le cadre d’une campagne internationale pour réduire les pollutions liées aux plastiques, afin de résoudre le problème des produits chimiques dans les jouets pour enfants », rappelle la présidente et de poursuivre que « le projet s’est concentré sur deux types communs d’additifs plastiques: le bisphénol A, un produit chimique perturbateur endocrinien bien connu; et les métaux lourds tels que le plomb, le chrome, le cadmium et l’antimoine qui sont susceptibles d’être contenus dans les jouets des enfants.
Les activités réalisées selon elle, concernent, l’identification des points de vente des jouets Ciblage des jouets qui correspondent aux termes de référence (couleur, nombre de jouets Achat des jouets, étiquetage, emballage et l’expédition au laboratoire.
Les résultats de laboratoire ont donné les résultats suivants : Méthode: Chaque échantillon a été criblé avec un appareil XRF portable pour les métaux toxiques. Chaque mesure a été répétée deux fois et le niveau moyen calculé. Pour les échantillons de plusieurs couleurs, les pièces de différentes couleurs ont été scannées. Si les niveaux de métaux toxiques dépassaient les limites de sécurité fixées pour les produits de consommation, ces échantillons étaient enregistrés comme un «échec».
Il convient de noter que le dépistage XRF n’est dans ce cas utilisé que comme un indicateur pour les niveaux de métaux toxiques. Cela signifie que les niveaux ne sont que des estimations approximatives et que des analyses de laboratoire supplémentaires seraient nécessaires pour mesurer les niveaux exacts.
Résultats : 6 sur un total de 17 échantillons contenaient des niveaux de métaux toxiques suffisamment élevés pour déclencher un «échec» de la mesure XRF.
Source possible de métaux toxiques détectés: 3 des échantillons contenaient du brome et n’étaient pas des plastiques PVC (comme le montre la faible teneur en chlore).
Cela indique que des plastiques recyclés contenant des ignifuges bromés ont été utilisés dans la fabrication de ces produits
Les niveaux comparativement faibles de plomb et de cadmium dans les 3 échantillons restants indiquent qu’il s’agit d’une contamination. Une possibilité est que ces produits ont été fabriqués avec une certaine quantité de plastique recyclé contenant des niveaux plus élevés de plomb et de cadmium.
Comme notre finale, il est bon que seuls 6 échantillons sur 17 contiennent des indications de niveaux préoccupants de métaux toxiques et que les niveaux de plomb et de cadmium étaient encore suffisamment bas pour indiquer un certain type de contamination plutôt que des additifs intentionnels. Le plastique recyclé contenant des ignifuges bromés ne doit pas être utilisé dans les produits pour enfants.
Selon la présidente de l’ONG AVPIP, dans ses recommandations formulées, le Mali doit: prendre des dispositions urgentes pour l’application de la loi interdisant la production, l’importation, la commercialisation des sachets plastiques non-biodégradable
Légiférer pour interdire le bisphénol et les métaux lourds dans la production des produits plastiques, en mettant l’accent sur les produits des enfants.
Légiférer pour interdire l’importation, commercialisation, le stockage, la distribution des produits plastiques contenant le bisphénol et les métaux lourds en mettant l’accent sur les produits des enfants la prise de mesures règlementaires interdisant les produits chimiques toxiques dans les produits plastiques spécifiquement les produits des enfants à travers des actions de plaidoyer/lobbying. La sensibilisation des populations pour qu’elles prennent conscience des dangers auxquels ils exposent leur vie et celle des enfants.
En conclusion, les résultats des analyses nous montrent que ce sont les plastiques recyclés qui contiennent des produits toxiques, par conséquent ne doivent pas être utilisés pour la fabrication de jouets des enfants ou tous autres objets en plastiques pouvant être en contact avec les enfants.
« Des études plus poussées doivent être réalisées pour démontrer l’impact des produits chimiques contenus dans les jouets des enfants Il nous revient en tant que organisations de la société civile et hommes de presse de continuer cette campagne d’information de sensibilisation et de plaidoyer pour inciter le Gouvernement du Mali à prendre conscience de la situation et prendre des mesures adéquates en conséquence pour protéger la santé des tous petits et leurs mamans comme stipuler dans les recommandations », conclut la président du REFEDE-Mali.
B.D.S